Céline Burnand / Genesis (2022)
Du 2 au 25 septembre 2022, la galerie a présenté GENESIS, une installation photographique de l’artiste suisse Céline Burnand
Partant de sa propre expérience et de son patrimoine familial marqué par un ancêtre peintre (Eugène Burnand) et par une culture protestante, l’artiste suisse Céline Burnand (1987), détentrice de la Bourse des Arts plastiques du Canton de Vaud en 2018, mène des enquêtes visuelles entre différents lieux et temps de l’histoire. Tant par exemple en suivant le motif du serpent lors de la Fête des Serpents de Cocullo dans les Abruzzes, au sein de communauté Sufi en Égypte, qu’en interrogeant l’idée de guérison inhérente au concept du sanatorium entre les alpes et le désert, elle cherche la trace d’un passé qui affleure le présent par la répétition de gestes archaïques et guette dans ce même présent les signes d’un futur proche et d’un renouveau. Ainsi, la question de l’histoire, du temps et des fantômes est primordiale dans sa pratique.
Du dessin, son travail s’est tourné de plus en plus vers les installations multimédia, par l’usage de la photographie, de la performance et de la vidéo, pour suivre des figures-témoins à travers un jeu de miroirs, de ressemblances et de différences.
Le projet GENESIS
Céline Burnand souhaitait se concentrer sur une histoire personnelle via une archive familiale : une pochette de négatifs, 72 images aux couleurs étranges qui ont fixé le voyage de ses parents en Irlande, neuf mois avant sa naissance.
De ce voyage et de leur relation, elle ne savait que très peu de choses. Au volant d’une voiture de location, elle s’est rendue au Ring de Kerry pour sillonner la région à la recherche des lieux des prises de vues figurant sur ces négatifs. Elle y a pris ses propres photographies.
Ce voyage physique et mental est devenu une quête intime à travers l’opacité de l’histoire, à la recherche d’indices, d’objets ou de textures qui lui parleraient d’un temps d’avant l’existence, sorte de limbes originelles où projeter ses fantasmes et conjurer ses peurs les plus archaïques.
Sa mère étant décédée peu de temps après la découverte de cette archive, ce retour dans le temps agit comme une sorte de rituel, vecteur de réflexion autour des thèmes tels que l’amour, le couple, la maternité et la mort.
L’exposition Genesis présentait une installation de photographies explorant ces liens ténus entre le rêvé et le réel, ce qui était et ce qui n’est plus, le négatif activant l’envers du tangible comme pour creuser plus profond à la recherche de signes du passé dans un présent apparemment placide et muet.
Ce projet s’inscrit dans la continuité de la publication Le livre des origines à paraître en 2023 aux éditions TSAR et débuté en novembre 2021 lors d’une résidence d’écriture à la Fondation Michalski à Montricher. Vous pouvez par ailleurs soutenir cette publication par le biais d’une souscription lors de votre visite à l’exposition.
Céline Burnand vit et travaille entre la Suisse et le Caire, où elle partage son temps entre enseignement, recherche en anthropologie et création visuelle.
Photos © Clémentine Bossard